On n’y sera pas…

Six ans après la seconde Coupe du Monde de foot-fauteuil à Paris en novembre 2011, où nous avons suivi de bout en bout les nombreux rebondissements de la compétition, et pour fêter comme il se doit cette tant attendue 3ème édition, qui se joue à Kissimmee aux États-Unis du 5 au 9 juillet, nous vous proposons de revenir sur notre très belle expérience et de découvrir ou de redécouvrir 2 articles qui ont constitué notre numéro spécial Coupe du Monde du Canard Ensoleillé version papier, paru en 2012.

On y était…nico-1Le mardi 1 novembre, nous sommes arrivés à Paris, à Saint Maurice, qui se situe à 3 kms de la porte de Bercy et à 6 kms de la Halle Carpentier, site de la 2ème Coupe du Monde de foot fauteuil. Nous nous sommes installés dans notre « Appart’hôtel » : Sèb dans une grande chambre pour lui tout seul, Julien et moi dans une autre quant à Xavier et Thierry, ils ont dormi dans la salle commune (cuisine, salle à manger et salon). Nos fenêtres donnent sur l’autoroute A4, et sur la Seine. Le bruit de la circulation incessante ne nous a pas gênés grâce aux doubles fenêtres isolantes.
 
Une bonne entrée en matière.

Le lendemain, nous sommes allés faire les courses de la semaine au super-marché. Il n’a pas été facile de faire les menus, car nous ne sommes pas toujours d’accord. A 16 h 30 nous avons garé « le master » dans l’enceinte du complexe sportif Carpentier : bonne surprise, pas de problème de parking. En arrivant dans la salle, nous avons été surpris par sa grande dimension, les drapeaux de toutes les nations engagées sont suspendus au-dessus du terrain principal. Les gradins pour accueillir le public sont disposés en face de l’aire de jeu. Les loges sont aménagées sur la longueur du terrain, pour accueillir les officiels et les partenaires. Nous sommes impressionnés par ce décor, annonçant la plus grande des compétitions internationales de foot fauteuil. Nous avons pu nous placer au premier rang, juste derrière le but, non loin du banc des entraîneurs. Après un peu d’attente, la salle se remplit, les équipes se réunissent avant la cérémonie d’ouverture. Nous sommes heureux et fiers que Bernard vienne nous saluer, et s’adressant au groupe : « je vous ai repérés… Nicolas je t’entends de là-bas… », preuve que nous sommes venus encourager les Tricolores.

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Et voilà, la cérémonie débute : la deuxième Coupe du Monde vient de commencer. Après un discours officiel, des pom-pom girls, légèrement vêtues, ont fait un spectacle d’acrobatie et de danse sur des musiques très rythmées un peu à la « Rocky ». Le public a apprécié cette entrée en matière. Pour la présentation des équipes, nous étions bien placés, on les sent déjà tous concentrés. Les australiens arborent une coiffure aux couleurs de leur pays : vert et jaune. Lorsque l’hymne national retentit, toute la salle s’est levée, Julien l’a bien chanté, Séb en ouvrant grand la bouche, quant à moi : j’ai du mal à le chanter… On ressent de la tension dans la salle, une ambiance toute en retenue, la ferveur du public n’est pas encore au rendez-vous.

le match d’ouverture se profile, la France affronte la Belgique, mais surprise, le terrain « a dérapé »… la matière synthétique, matérialisant le terrain, n’a pas résisté aux premiers assauts des puissants moteurs des fauteuils électriques. Le tiers de l’aire de jeu est dégradé par des plis et des vagues. Après hésitations, plusieurs tentatives et beaucoup de discussions, un appel à tous les bénévoles est lancé pour venir retendre la surface du terrain. Le match peut enfin commencer, notre coach national piaffe d’impatience d’en découdre. Les Tricolores commencent à avoir sérieusement la pression, et semblent être crispés face à une terrible défense belge, composée du virevoltant Piotr Van Montagu et de la redoutable gardienne Tiffany Paquet. La France a du mal à entrer dans le match. Les nouvelles règles internationales perturbent les deux équipes, mais obligent à ouvrir le jeu. Peu à peu la France prend la maîtrise de la partie, après le premier but marqué par Brahim. Anthony libère les Bleus en inscrivant le but de la victoire, mettant la France à l’abri. L’attaque nous a semblé un peu faible par rapport aux replis défensifs. Est-ce volontaire de la part de l’entraîneur de ne pas montrer toutes ses armes ?

Le football c’est la fête…

Jeudi 3 novembre, 10 matchs de poules au menu, dont le France/Australie, le France/Irlande et l’entrée en compétition des tenants du titre. Les américains face au japonais nous ont beaucoup impressionnés par leurs jeux physiques et notamment par leur meneur Michael Archer, qui de l’avis du public est le meilleur joueur de foot-fauteuil du monde. La France écrase la jeune et prometteuse équipe d’Australie 7-0, et la valeureuse équipe d’Irlande 12-0. Une équipe de France toujours très efficace dans sa défense, qui même en face d’équipes de faible niveau, produit du beau jeu, sans humilier l’adversaire. De nombreux groupes scolaires ont été invités à venir découvrir ce sport, les enfants ont vite été captivés par les différents matchs. Les organisateurs ont eu la bonne idée de mettre de la musique aux pauses (entre les matchs et aux mi-temps), ce qui a beaucoup plu aux jeunes spectateurs qui ont chanté et dansé pendant ces temps morts. Tout le monde se parle, de nombreux « Foyers » de France, de Belgique et même de Suisse sont venus encourager leur équipe nationale et surtout faire la fête au foot-fauteuil… Quelle ambiance!!!

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Tous solidaires !

Vendredi 4 novembre. Une belle et longue journée se profile devant nous, avec la fin des qualifications et en point d’orgue, les deux demi-finales qui s’annoncent prometteuses. Malgré notre enthousiasme, et notre organisation sans faille, nous arrivons à la fin de la première mi-temps de France-Canada (bouchons sur le périph’). A la fin du temps réglementaire les Tricolores n’ont fait qu’une bouchée des « Pancakes à roulette » : 3 à 0. Sur le terrain voisin, la première grosse surprise de ce mondial : les États-Unis sont battus 1 à 0 par les britanniques. La stratégie du camp français qui selon nos informations, était d’en découdre avec les américains en finale, mais cette éventualité de les rencontrer en demi-finale, a bien sûr été étudiée par la sélection française.

La première demi-finale a vu les anglais dominés d’un petit but les belges, qui n’ont pas démérité. La redoutable gardienne des « Diables Rouges » a encore fait des exploits, à trois minutes de la fin des prolongations, sous l’assaut des anglais, elle a concédé un but. Chapeau Mlle Tiffany Paquet!!!

20h00, l’heure de vérité ! Les supporters français sont présents. Les drapeaux « bleu, blanc, rouge » fleurissent dans les tribunes et sur les abords du terrain. Nous avons tous chanté la Marseillaise à l’unisson, je me suis entraîné toute la semaine et je suis assez content du résultat…. tout est prêt pour une grande et belle victoire française et puis PATATRAC… 2-0 pour les U.S.A qui ont dominé « nos Bleus » par le physique et par notamment Michael Archer qui bien connu du camp français a encore fait beaucoup de dégâts. Du coté de l’arbitrage, tout le monde a ressenti un malaise, une incompréhension sur la façon dont est appliquée la nouvelle règle « du deux contre un ». Les supporters n’ont jamais faibli, ils ont été toujours là pour pousser leur équipe, jusqu’à la dernière seconde du match. Au coup de sifflet final, nous avons tous applaudi nos joueurs. Toute l’équipe de France est en pleurs au centre du terrain, de nombreux supporters sont venus spontanément les rejoindre pour les réconforter. C’était un grand moment de solidarité.

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L’honneur est sauf.

Dimanche 6 novembre. Nous sommes arrivés en fin de matinée à la halle Carpentier, pour cette dernière journée, qui verra le sacre du prochain Champion du Monde de foot-fauteuil. Une ambiance de folie dans les rangs des supporters suisses qui font office de chauffeurs de salle. Tout à coup une onde de bonheur et une rumeur de joie se propagent dans le gymnase, les matchs de classement opposant la Suisse et l’Irlande, le Portugal et l’Australie, le Japon et le Canada ont clôturé cette matinée. Peu importe le score, ils ont tous gagné « leur Mondial », et célébré avec leurs supporters la victoire du Foot Fauteuil …

nico-11 13h30, le match comptant pour la 3ème et 4ème place : France/Belgique. Ironie du sort, la France commence le tournoi contre la Belgique, et le termine contre la même équipe. Beaucoup de monde encore en cette après-midi, le week-end a vu un afflux de spectateurs venus spécialement pour assister à la finale. L’ambiance est énorme, le grand orchestre d’Evry a joué les hymnes nationaux des pays encore en course. Bien que marqué par la défaite de la demi-finale, Antho est motivé pour aller chercher cette 3ème place. Sur le terrain, les Bleus semblent plus libérés, plus relâches. Les enchaînements sont plus fluides, ils ont fait honneur à leurs couleurs. En battant la Belgique 2 à 1, Bernard et ses hommes sont fiers de leur 3éme place.

nico-12 Le règne Américain…

À 15 h00 la finale oppose les USA, les tenants du titre, et l’équipe surprise l’ANGLETERRE. Les hymnes nationaux retentissent dans une salle comble. Les équipes se saluent, signes de fair-play et de respect des règles du jeu. Les supporters des deux nations se sont appropriés les espaces dans un esprits d’entente cordiale. Comme à Amphil Road, Le kop anglais par leurs chants transcende leur équipe, et nous donne la chair « de Liverpool ». Les américains nous paraissent en très grande forme, mais tout est possible jusqu’au coup de sifflet final. Rapidement ils dominent les débats, et ne laissent aucun répit à l’adversaire. Ils plantent une première banderille juste avant la mi-temps. A la reprise, les anglais essaient de revenir au score, les supporters y croient, et poussent leur équipe. Les américains plus expérimentés, asphyxient peu à peu les « britishs » qui résistent tant bien que mal. Le « fighting spirit » n’est pas une légende. Finalement, le Capitaine Michael Archer propulse l’équipe à la bannière étoilée sur la première « rampe », et la Coupe du Monde, pour la deuxième fois, leur tend les bras. Ce même Archer donne le coup de grâce en inscrivant un somptueux 3ème but.

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Ce que j’ai apprécié le plus, ce sont les rencontres chaleureuses avec les supporters des différentes nations. J’ai pu discuter avec les belges, être pris en photo avec les australiens, les portugais et même avec les américains. Les charmantes bénévoles étaient toujours à notre écoute, et nous avons lié des sympathies avec certaines d’entre elles.
Du côté sportif, la compétition était très intéressante avec cependant des niveaux plus ou moins élevés selon les pays. J’ai remarqué, que l’Australie et le Canada seront pour la prochaine Coupe du Monde, des équipes sur lesquelles il faudra compter.
Cette compétition internationale organisée par la Fédération Française de Foot-fauteuil, est une grande réussite. Il y a eu beaucoup de monde sur les différentes journées. Bravo aux organisateurs d’avoir mobilisé les scolaires des environs, pour venir découvrir ce sport et mettre de l’ambiance avec leurs chants et leur chorégraphies : « Corde à sauter hé ! Hé ! Corde à sauter doucement… »

nico-18nico-19 nico-17Merci à Bernard de nous avoir accordé du temps, en venant régulièrement nous voir pour parler et échanger nos impressions. J’ai vécu un magnifique séjour, rempli d’émotions, de tristesse avec l’élimination de notre équipe mais surtout avec le bonheur et la joie d’être là.

Nicolas K.
Aidé par Julien P.
Paris : novembre 2011

 

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