À Didier !

Ton bonheur à regarder les matchs de foot au stade ou à la télé,
Ta passion pour les Merlus,
Ta joie quand la musique joue,
Toujours à l’affût de la moindre bêtise faite par un résident ou un professionnel dans la salle de restauration,
Tu ne manquais jamais une occasion de rigoler.
Et tes mimiques expressives de joie, de peine,
Tu n’avais pas la parole mais tu savais très bien te faire comprendre !
Dans nos cœurs, tu es toujours là !

L’équipe de Rédaction
Mars 2021

Je me souviens de toi,

je me souviens de notre première rencontre,
un début janvier pluvieux, avec une belle lumière d’hiver,
tu m’as regardé, et agrippé le bras,
je ne savais rien de toi, la volonté de se rencontrer était déjà là,
le courant était passé.

Je me souviens de nos petites virées dans le quartier,
de l’effet du soleil doux du printemps sur ton visage, des parfums frais te titillant les narines,
du souffle chaud de l’été sur tes bras dénudés, des herbes hautes effleurant tes mains,
de la lumière chatoyante de l’automne te faisant cligner les yeux,
de l’air vivifiant de l’hiver qui te surprenait au premier abord, et t’apaisait peu à peu,

Je me souviens de la première fois où nous avons réussi à traverser ce plafond de verre,
de ton énergie et de ta volonté de nous montrer le chemin de tes mots,
Il y a eu des échecs, mais les victoires en étaient plus grandes,
de ta soif de rencontrer les « autres », à la boccia le mercredi et faire partie d’un groupe,
de tes arrivées à la « cantine », comme une rock star à la rencontre de son fan-club,
chacun veillait sur toi, venait te dire un petit mot ou te toucher la main,
ce bonheur d’exister se lisait alors sur ton visage et entraînait tout ton corps dans cette émotion.

Je me souviens du quotidien des matins, invariablement premier levé,
parfois encore endormi et paisible dans ton sommeil, totalement relâché,
culpabilisant de te réveiller, faisant traîner le plus possible les préparatifs,
d’autres fois nous accueillant avec soulagement, de bonne humeur et joyeux, moment de total partage,
ou encore, après une nuit houleuse, les stigmates se lisaient alors sur ton visage, temps difficile,
essayer de communiquer pour en trouver la cause et te soulager.

Je me souviens de ta joie des rendez-vous téléphoniques du mardi avec ta sœur Nadine,
de ton enthousiasme de tes départs en week-end avec ton papa,
mais aussi de ta satisfaction de ton retour au foyer,
de ta concentration et de ta sensibilité lors de la lecture des lettres écrites par ta maman,
tu me demandais de les relire, comme pour en savourer encore plus les mots.

Je me souviens du beau cadeau que tu m’as offert lors de mon départ du Foyer,
ces mots que tu as choisis pour moi, m’ont touché au plus profond,
pensées sensibles et grandeur d’âme,
de ta vie si particulière tu en as fait un combat,
Samouraï valeureux dont les expressions en disent plus que des paroles jetées dans les airs.

Une comète a traversé le ciel étoilé, sa lumière nous éclaire encore,
Je me souviens de toi, Didier.

Thierry Guéganno
avril 2021

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