La Vie moderne

Dimanche 23 février 2020

A la cafét’ à 15 heures

Documentaire français de 1h 30min réalisé par Raymond Depardon, sorti sur les écrans en 2008 et récompensé par le prix Louis-Delluc 2008.La vie moderne clôt (provisoirement) une trilogie intitulé Profils paysans, commencé en 2001 avec l’approche et le quotidien en 2005.

Raymond Depardon prend ses premiers clichés dans la ferme familiale. A 16 ans, il monte à Paris, où il devient assistant photographe. Associé à l’agence Delmas, Depardon est envoyé en Afrique pour suivre l’expédition SOS-Sahara en 1960, il en revient avec un reportage très remarqué. En 1966, il co-fonde la mythique agence Gamma, pour laquelle il part en reportage au Tchad, au Biafra ou encore à Prague… Raymond Depardon, s‘essaie à la caméra dans les années 70. Patience, discrétion, attention de tous les instants : telles sont les règles d’or du cinéaste, qui se fait le témoin du quotidien des photographes de presse (Reporters, César du meilleur documentaire en 1982) ou d’une équipe de policiers (Faits divers), et s’immisce dans des institutions aussi fermées que l’univers hospitalier (l’asile psychiatrique de San Clemente, le service des Urgences de l’Hôtel-Dieu) ou la justice, avec Délits flagrants (1994), qui lui vaut un deuxième César. Photographe et cinéaste à la réputation mondiale, Depardon multiplie les projets les plus variés (films, expos, ouvrages, publicités…) tout en restant fidèle à certaines thématiques : affirmant au magazine Studio que « le vrai documentaire est finalement plus proche du théâtre ».

L’histoire : Raymond Depardon a suivi pendant dix ans des paysans de moyenne montagne. Il nous fait entrer dans leurs fermes avec un naturel extraordinaire. Ce film nous parle, avec une grande sérénité, de nos racines et du devenir des gens de la terre.

Depardon cultive son jardin

Ce fils de paysans cultive si bien son jardin personnel, que celui de ses parents commence à lui manquer. C’est à la fin des années 1990 que lui vient une idée, un peu folle en termes de production, mais passionnante sur le plan du cinéma : filmer durant dix ans ces paysans de moyenne montagne, entre l’Ariège, la Lozère, la Haute-Loire et la Haute-Saône, dont tout porte à croire qu’ils vont disparaître sous l’effet des mutations économiques.

A travers ce film, Raymond Depardon rend hommage à un monde rural qu’il connaît bien : « J’ai passé mon enfance dans une ferme et j’ai mis du temps à prendre conscience de cette réalité même si j’ai quitté cette ferme très tôt, à l’âge de 16 ans… Comme beaucoup de gens dans les années 60, j’ai un peu fui ce milieu par complexe, quelquefois même par honte. Ensuite, s’est installé tout doucement un phénomène inverse : j’étais fier d’être né dans une ferme. Mais je n’arrivais pas à faire un film sur ce sujet-là. Il a fallu que je fasse un grand détour, le tour du monde en quelque sorte, pour oser filmer les paysans. A la fin des années 80, j’ai d’abord travaillé pour le magazine Le Pèlerin et ensuite pour le journal Libération sur la disparition des paysans. A cette occasion, j’avais été surpris de voir que ce monde rural, celui de mon enfance, n’avait pas beaucoup bougé finalement. Et je me suis dit qu’il fallait que je poursuive ce travail en le filmant. »

L’équipe de Rédac’ février 2020

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